Le roman d’aventure, pilier du roman populaire, se construit sur deux éléments : un dépaysement (géographique, historique, fantastique, ontologique ou social), et une dramaturgie de la surprise, avec une suite de péripéties et rebondissements conclue le plus souvent par un retour « sain et sauf » dans la vie quotidienne. 

L’aventure sauvage est une aventure particulière, qui pousse le dépaysement à l’extrême. Elle promet un voyage hors de la civilisation, vers la brutalité, l’originel, la sensualité, l’infini… la nature. 

 

Cet état de nature, du paysage ou de l’homme, est un patrimoine partagé par tous : il nous habite. La littérature de l’aventure sauvage offre une occasion d’ouvrir la trappe où se terre notre orgue de barbarie. Elle joue pour nos instincts primaires soit le rôle du défouloir, soit celui du miroir réfléchissant la façon dont on les maîtrise… et le plus souvent les deux, réunis dans une opposition haletante et savoureuse.